Le drift vient de faire son entrée officielle et historique au sein de la Fédération Internationale Automobile présidée par Jean TODT. Disputée à Tokyo au Japon, Jérôme Vassia était présent sur place en tant que membre du Groupe de Travail Drift à la FIA depuis sa création il y a 3 ans.
Jérôme, pourquoi le Drift est il à présent reconnu par le FIA ?
C’est la suite logique, je ne connais pas un seul sport de haut niveau qui évolue hors fédération. La discipline a besoin d’un cadre légal et officiel, d’une homogénéisation des règles et de la sécurité. C’est le rôle de la FIA aidée par des « garants » du drift. Qu’ils soient organisateurs, promoteurs, pilotes ou membres de la FIA, tout le monde travaille dans le même sens, avec intelligence et passion.
En étant enfin « officiel », le drift va exploser, il est par exemple en levé de rideau sur la prochaine épreuve du Championnat du Monde WTCC et retransmis sur Eurosport, ceci grace à la FIA.
En ouvrant ma page FaceBook, je vois sur la page FIA les photos et résumés du Drift de ce week end à côté de la Formule 1 ou du Rallycross. C’est un grand pas.
L’intégration à la FIA peut-elle faire peur ?
Elle fait peur, bien sûr, à ceux qui ne savent pas. Prenons l’exemple de La FFSA, Fédération Française du Sport Automobile, avec son Président Nicolas DESCHAUX. La communauté a eu peur il y a 4 ans lorsque la FFSA a été la première fédération à intégrer officiellement le Drift. 4 ans plus tard, le drift est toujours le drift, avec plus de médiatisation, des circuits plus ouverts (Paul Ricard, Nogaro, Albi par exemple), de plus en plus de pilotes etc. Il ya 2 aspects, ceux qui veulent de la compétition et les autres, il y aura toujours des boxeurs de rue, mais ceux qui aiment la compétition se rattachent à leur fédération en vue d’un titre de Champion de France. Chacun ses choix.
Comment s’est déroulée cette épreuve à Tokyo ?
Tout d’abord, il n’y avait pas meilleur choix que celui de Tokyo. Le promoteur Sunpros du Championnat Japonais D1GP a légitiment remporté l’appel d’offre. Le drift est né au Japon, nous nous inspirons de la culture drift japonaise, c’était une évidence que ça se passe au Japon. Le tracé en ville sur un parking d’Odaiba peut frustrer certains vu le nombre de circuits réputés au Japon. Encore une fois à mon avis, c’est légitime pour faciliter la proximité avec les fans, les médias et partenaires. Les membres de la FIA ont activement participé au succès de cette épreuve avec les organisateurs et les différents promoteurs présents sur place comme moi. L’atmosphère était très positive et chargée d’émotions, nous avons tous ressenti que le drift franchissait un cap historique et important. Sur le plan sportif, ce fût un succès pour le fan que je suis. Quand je ne pilote pas, quand je n’organise pas, je suis toujours le passionné qui regarde ces virtuoses de la glisse. C’est un vrai succès pour le sport.
Quelle est la suite ?
Il y a beaucoup de travail, tout n’est pas parfait bien sûr. Il faut continuer à unir nos forces dans l’intérêt du drift sans penser à ses intérêts personnels ou ceux de son propre championnat international, il y a beaucoup de monde sur le créneau et j’espère que chacun n’essaiera pas de tirer la couverture à soit.
En partageant ouvertement nos expériences entre professionnels, cela permet de tirer chacun vers le haut, la FIA a un rôle de régulateur. Nous avons beaucoup à apprendre à leur côté. Les membres présents ont sincèrement apprécié la compétition, nous ferons un debriefing précis, le mot d’ordre est de ne pas dénaturer notre sport et de continuer à maitriser les coûts.
Je remercie sincèrement Nicolas DESCHAUX et Jean TODT pour leur soutien sans faille et cette même passion de l’automobile qui nous anime.